En 2017, le projet d’un nouveau musée déferle la chronique : le DiSturb HouSe MuSeum.
C’est Dimitri, skateur passionné qui en a l’idée. Il réunit alors 400 boards à exposer dans le premier musée dédié au skateboard en France. Il décide de l’ouvrir à Lyon, capitale européenne de ce fameux sport à roulette.
Dimitri se fait accompagner de sa femme, Marie, pâtissière, dans se projet fou. Afin de mélanger les deux passions des amoureux, un salon de thé, où Marie expose ses gourmandises, prend place entre les murs du musée.
Là-bas, vous pourrez admirer les nombreuses planches de Dimitri, consulter des magazines et archives rares en lien avec le skateboard, mais aussi, si vous êtes un artiste, laisser votre empreinte sur le mur prévu à cet effet.
Bien que la date d’ouverture ne soit pas fixée, il est dit que le musée devrait ouvrir ses portes courant 2021.
Le skateboard, sorte de planche à roulettes née dans les années 30 aux USA et objet simple de prime abord, est pourtant techniquement étudié pour s’adapter à toutes les formes de pratique. A la fois fun et rebelle, cette discipline urbaine en passe d’intégrer les jeux olympiques n’a pas fini d’enflammer l’asphalte!
Une planche, 4 roues… La composition en apparence simple d’un skateboard
Le plateau en bois, (board ou deck), la pièce principale, se décline en plusieurs tailles allant de 7,4 pouces à 9,5 pouces en fonction de la discipline exercée (street, rampe, bowl, freestyle). Le deck est recouvert de griptape, une sorte d’émeri ou de papier de verre collé sur sa partie supérieure. Sous le plateau, deux essieux en aluminium (les trucks) sont directement vissés sous la planche. Ils assurent la liaison entre la planche et les roues.
Les quatre roues d’un skateboard sont en plastique uréthane. Leur diamètre varie entre 45 et 60 mm, là aussi en fonction de la discipline. Les petites roues qui abaissent le centre de gravité et offrent plus de réactivité sont privilégiées pour le street. A l’inverse, les roues au diamètre plus grand sont réservées aux amateurs de vitesse et notamment les ramp-riders.
Les roues fixées aux trucks intègrent des roulements à bille classés selon des normes en fonction de leur performance. Un skateboard comprend huit roulements soit deux par roues ainsi que des coussinets lisses qui sont des petits composants légers destinés à faciliter les mouvements et frottements des pièces entre elles. Entre chaque roulement est placée une entretoise, sorte d’axe métallique qui facilite le glissement entre l’axe et le roulement.
A tous ces éléments viennent s’ajouter de la visserie et, de manière optionnelle, les «risers pad» qui sont des petites pièces en plastique placées entre le deck et le truck afin d’absorber les vibrations du sol et amortir les chocs.
Un sport de ville devenu une véritable discipline
La pratique du skateboard s’est véritablement développée dans les années 80/90. Les jeunes générations déjà adeptes du patin à roulettes découvrent une nouvelle manière de se déplacer en ville sur une planche à roulettes devenue très technique, permettant de s’amuser en effectuant des figures de plus en plus hardies. On dénombre ainsi pas moins d’une vingtaine de figures répertoriées!
Cette activité sportive a bénéficié de l’engouement des jeunes pour le mouvement hip-hop, de l’arrivée d’Internet ainsi que de la notoriété de skateurs célèbres tels que Tony Hawk ou Marc Gonzales. On citera aussi les X Games qui se sont imposés depuis 25 ans comme LA référence en terme de compétition de sports extrêmes. Dans les années 90, les jeunes pas encore captivés par les écrans prennent l’habitude de se retrouver au skatepark ou dans la rue devenus de vrais lieux d’échanges et de rencontres pour amateurs et passionnés de skate.
Depuis les années 2000, le skateboard s’inscrit comme un sport à part entière qui véhicule par la même occasion une culture et un véritable art de vivre. Le skate profite d’incessantes innovations techniques pour permettre à chaque pratiquant de développer son propre style et de s’intégrer dans une communauté qui rassemble aujourd’hui un nombre toujours plus important d’adeptes. Le skate ne cesse de gagner en importance et de s’institutionnaliser. Pour preuve des évènements comme Paris Surf& Skate Festival jusqu’au muséedédié à la planche ouvert à Lyon depuis 2018.
La culture du skateboard: comment un sport urbain a influencé l’univers de la mode et de la musique
Considéré à l’origine comme un «sport de rue», le skateboard a su séduire une jeunesse désireuse d’exprimer sa liberté de vie et sa rébellion, sa volonté de braver les codes de la société en défiant ceux de la gravité. Le skate véhicule ainsi un lifestyle riche de codes, notamment vestimentaires. La sphère fashion a su saisir le côté rebelle des skateurs soucieux d’imposer leur style et leur image. Le skate est l’une des rares disciplines où chacun est libre de porter ce qu’il veut même si, depuis une dizaine d’années, le style skateur se caractérise par des vêtements amples sous forme de t-shirts longs, de pulls à capuches et de pantalons « baggy » descendus sous les fesses en laissant apparaître le caleçon. Les planches souvent colorées sont même devenues des accessoires fashion au même titre qu’un sac ou qu’une paire de chaussures. Des lignes de vêtements de style street sont nées à travers des marques qui ont misé sur le confort et le graphisme de vêtements désormais entrés dans la mode courante.
Sur le plan musical, le skateboard a hérité de plusieurs influences à commencer par celle de la culture surf très imprégnée du Rock’n’Roll. La pratique du skate, nourrie de sonorités punk-rock, s’est ensuite développée dans la rue sur des rythmes rap ou hip-hop indissociables de la street-culture US. Simple pratique sportive pour certains, véritable passion pour d’autres, le skateboard n’en est pas moins un art de vivre qui ne cesse de séduire les jeunes par ses codes et ses enjeux, guidé par un vent de liberté qui souffle partout dans le monde.